Ce qu’on ne mange pas à Pessah : le ‘Hamets
Pour bien comprendre, commençons par les bases. Pendant Pessah, on s’abstient de consommer du ‘Hamets : tout aliment contenant du blé, de l’orge, du seigle, de l’épeautre ou de l’avoine qui a fermenté. Ce sont les produits levés à base de ces céréales qui sont interdits.
Le riz, lui, ne fait pas partie de ces cinq céréales. Il ne fermente pas de la même manière, donc il n’est pas du ‘Hamets. Pourtant, il est souvent mis de côté pendant cette période. Pourquoi ? À cause des Kitniyot.
Riz = Kitniyot : les aliments controversés
Les Kitniyot sont des légumineuses et graines comme les pois chiches, les lentilles, le maïs, les haricots… et le riz. Elles ne sont pas interdites par la Torah, mais elles ont été interdites par certaines traditions juives, principalement les Ashkénazes (d’Europe de l’Est), pour plusieurs raisons historiques :
Elles ressemblent visuellement aux grains interdits.
Elles étaient souvent stockées ou traitées avec du blé ou d'autres céréales.
On pouvait en faire des plats similaires aux pains interdits (galettes, purées, etc.).
Alors, est-ce que le riz est autorisé ?
✔ Si vous êtes séfarade : oui, sous conditions
Dans la plupart des familles séfarades (originaires d’Espagne, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient), le riz est autorisé pendant Pessah. Mais il faut respecter quelques règles :
Le trier soigneusement avant cuisson pour s’assurer qu’il ne contient aucune céréale interdite.
Le préparer dans des ustensiles réservés à Pessah.
L’acheter avant Pessah pour éviter toute contamination pendant la fête.
Dans certaines traditions séfarades plus strictes, comme au Maroc ou en Algérie, le riz peut être évité par coutume familiale, mais ce n’est pas une règle absolue.
✖ Si vous êtes ashkénaze : non, par tradition
Dans les communautés ashkénazes, les Kitniyot (dont le riz) sont traditionnellement interdites pendant Pessah, même si elles ne sont pas ‘Hamets. C’est une coutume ancienne, transmise de génération en génération, et respectée avec rigueur.
Cependant, dans certaines familles ou communautés, les choses évoluent, et il arrive que l’on consulte un rabbin pour avoir une autorisation en cas de besoin particulier (végétarisme, allergies, santé...).
Pourquoi cette différence existe-t-elle encore aujourd’hui ?
Parce que Pessah n’est pas qu’une question d’aliments : c’est un moment d’identité, de transmission et de respect des traditions familiales. Le fait que certaines communautés autorisent le riz et d’autres non ne crée pas de contradiction : chacun suit la voie de ses ancêtres. Et cela aussi, c’est la beauté de cette fête.
Si vous l’autorisez :
Préparez des plats simples : riz aux légumes, riz safrané, riz au citron et herbes fraîches.
Associez-le à des protéines : œufs, poisson, poulet grillé.
Testez les versions sucrées : riz au lait de coco, riz aux dattes et à la cannelle.
Si vous ne l’autorisez pas :
Remplacez-le par des légumes racines (pomme de terre, patate douce).
Utilisez la matza en différentes textures (farine, crumble, galettes).
Essayez le quinoa, souvent autorisé selon les avis, à condition d’être bien vérifié.
Tout dépend de votre tradition
Le riz n’est pas interdit par la loi stricte de Pessah, mais il est évité par certaines traditions communautaires. Si vous êtes séfarade, vous pouvez le consommer, à condition de bien le préparer. Si vous êtes ashkénaze, vous suivez sans doute la coutume d’exclusion des Kitniyot, riz compris.
Le plus important ? Faire de ce choix un acte de respect, de conscience, et de lien avec votre histoire.
Et vous, dans votre famille, consomme-t-on du riz à Pessah ? Pourquoi ne pas en discuter à table cette année et transmettre la signification de ce geste à la génération suivante ?