Une hyperconnexion qui malmène notre cerveau
En moyenne, un salarié reçoit entre 80 et 120 e-mails par jour. Et à chaque notification qui s’affiche, notre cerveau subit une forme de micro-interruption, même si nous ne consultons pas immédiatement le message.
Ces interruptions génèrent :
- Une perte de concentration immédiate,
- Une augmentation du temps nécessaire pour revenir à la tâche initiale,
- Une fatigue mentale cumulée, due aux allers-retours constants entre les sujets.
💬 Comme l’explique la psychologue Marie Pezé : “La pensée est coupée, fragmentée. Elle ne peut plus se construire dans la durée. On reste en surface.”
Le mythe de la “réactivité” permanente
Dans un environnement professionnel de plus en plus connecté, la rapidité de réponse est souvent valorisée, au détriment de la qualité de réflexion.
Mais cette hyper-réactivité a un coût :
- Elle empêche les temps de concentration profonde,
- Elle renforce le sentiment d’urgence permanent,
- Elle alimente un état de stress chronique chez de nombreux actifs.
Résultat : on travaille plus… pour être moins efficace. Et surtout, on finit épuisé, même après une journée sans “vraies” réunions ou tâches lourdes.
Notifications : un piège neurologique bien réel
Les notifications agissent comme des stimuli dopaminergiques. Autrement dit, à chaque signal sonore ou visuel, notre cerveau attend une récompense (information, nouveauté, reconnaissance…).
Cela crée un conditionnement proche de l’addiction :
- On consulte nos mails sans raison apparente,
- On anticipe les alertes,
- On reste mentalement dispersé, même sans interruption réelle.
Ce mécanisme rend difficile le retour à un rythme de travail apaisé, et fragilise notre capacité à rester concentré sur une tâche unique.
1. Désactiver les notifications
Supprimez les alertes visuelles et sonores de votre boîte mail sur ordinateur et mobile. Consultez vos messages à des moments choisis, pas dès qu’ils arrivent.
2. Instaurer des plages de travail sans interruption
Bloquez des créneaux sans e-mails ni appels pour les tâches importantes. Même 45 minutes de “vraie” concentration peuvent faire toute la différence.
3. Prévenir ses collègues de ses horaires de consultation
En indiquant par exemple : “Je consulte mes mails à 11h et 16h”. Cela crée des attentes plus réalistes et vous protège des injonctions à la réactivité immédiate.
4. Prendre des micro-pauses conscientes
Levez-vous, respirez, étirez-vous. Le cerveau a besoin de véritables coupures pour récupérer.
5. Faire le tri dans ses abonnements et alertes
Moins de sollicitations = moins de stress. Désabonnez-vous des mails non essentiels et filtrez les messages importants.
Reprendre le pouvoir sur son attention, un enjeu de santé mentale
La fatigue liée aux mails et aux notifications n’est pas une illusion : c’est une vraie surcharge cognitive, qui nous pousse à fonctionner en mode “survie mentale” plus qu’en pleine présence.
En réapprenant à gérer notre attention comme une ressource précieuse, on améliore non seulement notre bien-être, mais aussi la qualité de notre travail.
Et si la vraie productivité commençait… par un peu de silence numérique ?