Pourquoi certaines personnes n’aiment-elles pas la coriandre ?

Avez-vous déjà entendu quelqu'un dire : "La coriandre, c’est comme du savon !" ? Peut-être avez-vous vous-même cette réaction face à cette herbe verte, pourtant si prisée dans de nombreuses cuisines à travers le monde. En effet, la coriandre divise : certains l'adorent pour sa fraîcheur, d'autres la détestent au point de l'éviter à tout prix. Pourquoi cette herbe, si courante, provoque-t-elle des réactions si tranchées ? C'est ce que nous allons explorer ensemble !

Un goût qui dérange : la faute à la génétique ?

Vous l’avez peut-être deviné : le dégoût pour la coriandre est souvent lié à des facteurs génétiques. Certaines personnes trouvent que la coriandre a un goût de savon, et ce n’est pas une simple exagération. Des études ont révélé que ce rejet pourrait être lié à un groupe de gènes appelés récepteurs olfactifs, et plus particulièrement un gène spécifique : OR6A2. Ce gène est responsable de notre perception des aldéhydes, des composés chimiques présents dans la coriandre, mais aussi dans… le savon !

Pour ceux qui possèdent cette variante génétique, les aldéhydes sont perçus d’une manière particulièrement désagréable. Alors que certaines personnes détectent une fraîcheur citronnée et agréable dans la coriandre, d’autres, à cause de ce gène, ne peuvent s’empêcher de ressentir une odeur chimique proche du savon.

Si vous faites partie de ceux qui détestent la coriandre, il est fort probable que vos gènes soient responsables ! Vous n'êtes donc pas seul(e), et surtout, ce n’est pas de votre faute.

Tous les bienfaits de la coriandre

Une question de culture et d’habitudes alimentaires

Mais la génétique ne fait pas tout ! En plus des facteurs biologiques, la culture et l’environnement jouent un rôle important dans nos préférences alimentaires. Si vous avez grandi dans une région ou une famille qui utilise fréquemment la coriandre, il y a de fortes chances que vous l’appréciiez davantage. La coriandre est omniprésente dans les cuisines d'Amérique latine, d'Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient. Dans ces régions, l’herbe est souvent introduite dès le plus jeune âge, ce qui permet aux papilles gustatives de s’y habituer.

À l'inverse, si vous n’avez pas été exposé(e) à cet ingrédient dans votre enfance, il est possible que son goût vous surprenne ou même vous déplaise. C’est le même phénomène que pour d’autres saveurs acquises, comme le café ou le fromage bleu. Au début, elles peuvent sembler trop fortes, mais avec le temps et l’exposition, elles deviennent des aliments appréciés.

Les préférences alimentaires sont aussi fortement influencées par la culture. Plus nous sommes exposés à une saveur dès le plus jeune âge, plus il est probable que nous finissions par l'apprécier.

Les super-tasters : un autre facteur ?

Une autre explication au rejet de la coriandre pourrait être liée à la manière dont nous percevons les saveurs en général. Il existe un groupe de personnes appelé les super-tasters, qui sont dotées d’un nombre plus élevé de papilles gustatives que la moyenne. Cela signifie que leurs perceptions des goûts – qu’ils soient sucrés, amers, salés ou acides – sont plus intenses.

Les super-tasters sont souvent très sensibles aux saveurs amères, et la coriandre peut contenir des composés amers qui les rebutent. Ainsi, même sans avoir la fameuse variation génétique liée au goût de savon, certaines personnes peuvent tout simplement être plus sensibles aux nuances gustatives de cette herbe, ce qui les conduit à ne pas l’apprécier.

Si vous trouvez que beaucoup d’aliments ont des saveurs trop prononcées, il se pourrait que vous soyez un super-taster. La coriandre n’est alors qu’un autre aliment à ajouter à votre liste de goûts trop puissants !

La science derrière les aldéhydes : un peu de chimie

Revenons un instant à ces fameux aldéhydes que nous avons mentionnés plus tôt. Ce groupe de composés chimiques n’est pas uniquement présent dans la coriandre, mais également dans d’autres aliments comme la cannelle ou les agrumes. En fait, les aldéhydes sont des composés organiques naturellement présents dans une grande variété de plantes.

Dans la coriandre, deux aldéhydes en particulier, le décénal et le dodécénal, sont responsables de son goût caractéristique. Ce qui est fascinant, c’est que ces composés sont aussi utilisés dans l’industrie des produits d’entretien, notamment dans le savon. C’est là que la confusion gustative apparaît pour certaines personnes.

Si vous avez l’impression de "manger du savon" en dégustant de la coriandre, c’est bien à cause de ces aldéhydes spécifiques. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des astuces pour atténuer cette sensation !

Peut-on apprendre à aimer la coriandre ?

Alors, est-il possible de surmonter cette aversion pour la coriandre ? La réponse est oui, dans une certaine mesure. Tout comme on peut apprendre à apprécier le café ou les épinards, il est possible de s’habituer au goût de la coriandre en modifiant la manière dont elle est consommée.

Une technique efficace consiste à écraser les feuilles de coriandre avant de les utiliser. Cela permet de libérer les huiles essentielles et de réduire la concentration des aldéhydes responsables du goût désagréable. Essayez aussi d’introduire la coriandre dans des plats fortement épicés ou citronnés, comme dans la cuisine mexicaine ou thaïlandaise. Les saveurs puissantes des épices ou des agrumes peuvent masquer ou atténuer la saveur de savon.

Si vous faites partie de ceux qui n’aiment pas la coriandre, tout n’est pas perdu ! Avec un peu de persévérance et quelques astuces culinaires, vous pourriez finir par l’apprécier, voire l’adorer.

La coriandre : des bienfaits pour la santé !

Enfin, il serait injuste de parler de la coriandre sans mentionner ses nombreux bienfaits pour la santé. Cette petite plante verte est une véritable mine de nutriments. Elle est riche en antioxydants, qui aident à protéger nos cellules des dommages causés par les radicaux libres. De plus, la coriandre est une source précieuse de vitamines (C, K) et de minéraux (calcium, potassium).

Des études ont également montré que la coriandre peut avoir des propriétés antibactériennes, aidant ainsi à lutter contre certaines infections. Elle est aussi bénéfique pour la digestion et peut aider à soulager des maux d'estomac. Bref, si vous aimez la coriandre, vous faites non seulement plaisir à vos papilles, mais aussi à votre corps !

La coriandre n’est pas seulement une herbe aromatique, elle est aussi un allié précieux pour notre santé. Pourquoi ne pas essayer de lui donner une chance ?

La coriandre, une question de goût… et plus encore !

En fin de compte, l'aversion pour la coriandre est une question complexe, qui combine des facteurs génétiques, culturels et sensoriels. Si vous n'aimez pas la coriandre, c’est peut-être simplement une réaction naturelle de votre corps à des composés chimiques spécifiques. Mais si vous souhaitez changer d’avis, des solutions existent pour adoucir son goût et profiter de ses nombreux bienfaits.

Alors, que vous soyez un fervent défenseur de cette herbe ou que vous fassiez partie de ceux qui l’évitent à tout prix, nous pouvons tous convenir d’une chose : la coriandre ne laisse personne indifférent !