Ce que révèle le moment où vous allez à la selle

On parle rarement de nos passages aux toilettes… et pourtant, ils peuvent être de véritables révélateurs de santé. Selon une étude récente, la fréquence des selles pourrait être bien plus qu’une simple question d’habitude : elle serait un indicateur clé de votre état de santé général et de votre microbiote intestinal. Alors, que faut-il penser de notre rythme d’évacuation ? Est-ce normal d’aller à la selle une fois par semaine ? Trois fois par jour ? Quels risques peut-on courir en cas de constipation chronique ou de diarrhée fréquente ? Décryptons ensemble les résultats de l’étude scientifique publiée dans Cell Reports Medicine, et ce qu’ils nous apprennent sur le lien entre transit intestinal et maladies chroniques.

Une étude qui relie selles et santé globale

Menée auprès de 1 400 adultes en bonne santé, cette étude a permis de regrouper les participants selon leur fréquence d’aller à la selle, en quatre catégories :

• Constipation : 1 à 2 selles par semaine

• Fréquence basse-normale : 3 à 6 selles par semaine

• Fréquence élevée-normale : 1 à 3 selles par jour

• Diarrhée : plus de 3 selles par jour

Les chercheurs ont ensuite comparé ces données aux analyses du microbiote intestinal et à différents biomarqueurs sanguins, avec des résultats révélateurs.

Constipation : des toxines dans le sang qui inquiètent

Les personnes allant rarement à la selle (moins de 3 fois par semaine) avaient des marqueurs plus élevés de toxines dans leur sang, notamment des substances associées à un risque accru de maladies graves comme :

• la maladie d'Alzheimer,

• les affections cardiovasculaires,

• ou encore des maladies rénales chroniques.

Pourquoi ? Parce qu’un transit trop lent favorise la stagnation des déchets dans le côlon, ce qui peut faciliter le passage de composés toxiques dans la circulation sanguine. Le microbiote intestinal devient alors moins diversifié, plus déséquilibré, et plus vulnérable à l’inflammation.

Diarrhée : un excès de selles n’est pas sans conséquence

À l’inverse, les personnes allant plus de trois fois par jour à la selle (diarrhée chronique) présentaient des niveaux plus élevés de marqueurs inflammatoires. Or, une inflammation chronique, même légère, peut être le terreau silencieux de nombreuses maladies : diabète, fatigue chronique, maladies auto-immunes, troubles digestifs...

La diarrhée régulière altère aussi l’absorption des nutriments essentiels, fragilise la flore intestinale et peut être un signal d’alerte d’un trouble plus profond.

La fréquence idéale selon les chercheurs

Les scientifiques ont identifié une plage optimale de fréquence des selles :
→ 1 à 2 fois par jour serait le rythme idéal pour un transit équilibré et un microbiote en bonne santé.

Le Dr Sean M. Gibbons, co-auteur de l’étude, précise qu’un rythme de "tous les deux jours à deux fois par jour" permet généralement d’éviter les excès dans un sens comme dans l’autre. Cela reflète une bonne activité digestive, une évacuation efficace des déchets et une flore intestinale stable.

Pourquoi faut-il mieux écouter son transit ?

Cette étude met en lumière un constat simple mais souvent négligé : la fréquence des selles est un indicateur précieux de votre état de santé, et mérite plus d’attention, y compris lors des consultations médicales.

Or, selon le Dr Gibbons, ce sujet est encore trop peu abordé par les médecins et rarement pris au sérieux, à tort. Les auteurs de l’étude plaident donc pour une prise en compte systématique du rythme intestinal dans les bilans de santé classiques.

Ce que vous pouvez faire au quotidien pour mieux réguler votre transit

Voici quelques gestes simples pour retrouver un rythme de selles optimal, naturellement :

1. Adopter une alimentation riche en fibres :

   • fruits frais, légumes, céréales complètes, légumineuses

   • privilégiez des aliments riches en prébiotiques (banane, poireau, oignon)

2. Hydrater suffisamment votre organisme :

   • au moins 1,5 L d’eau par jour, davantage en cas de chaleur ou d’activité physique

3. Pratiquer une activité physique régulière :

   • la marche, le yoga ou la natation stimulent le péristaltisme intestinal

4. Éviter les facteurs irritants :

   • café en excès, tabac, alcool, stress chronique, aliments ultra-transformés

5. Écouter votre corps :

   • ne jamais retenir l’envie d’aller à la selle

   • s’installer confortablement aux toilettes, sans précipitation

6. Prendre soin de son microbiote :

   • avec des probiotiques naturels (yaourt, kéfir, miso, choucroute)

   • en limitant les antibiotiques aux cas vraiment nécessaires

Quand faut-il consulter ?

Si vous êtes souvent constipé (moins de 3 selles par semaine), ou au contraire sujet à des diarrhées fréquentes, ou que vous constatez des changements soudains dans votre transit, il est important d’en parler à un professionnel de santé.

Ces symptômes peuvent être liés à :

• un syndrome de l’intestin irritable,

• une intolérance alimentaire,

• une infection digestive,

• ou, plus rarement, un trouble inflammatoire chronique de l’intestin.

Un bilan médical complet, parfois complété par des analyses de selles ou du microbiote, pourra vous aider à identifier la cause et à retrouver un confort digestif durable.

Votre fréquence d’aller à la selle n’est pas un détail anodin, mais un véritable indicateur de santé. Elle reflète le fonctionnement de votre système digestif, la qualité de votre alimentation, votre microbiote intestinal et, parfois, l’état de votre équilibre général.

Écoutez votre corps, adoptez une hygiène de vie bienveillante et n’hésitez pas à consulter si quelque chose vous semble inhabituel. Chez Croq’Kilos, nous sommes convaincus qu’un corps qui fonctionne bien commence par un ventre apaisé.

Et vous, connaissez-vous votre rythme digestif ? Est-ce un sujet que vous surveillez ?