Jeûner est-il bon pour la santé ?

Ces dernières années, le jeûne connaît de nouveau un réel engouement. Mais que se passe-t-il dans notre corps lorsque nous le privons de nourriture durant plusieurs jours, voire même plusieurs semaines ? Où puise-t-il son énergie ? Qu’en est-il de la sensation de faim ? Et de la fatigue ? On vous dévoile tout sur cette pratique datant de l’Antiquité.

Qu’est-ce que le jeûner ?

Pour ceux qui l’ignore encore, jeûner consiste à arrêter de manger sur une période donnée, allant de quelques heures à plusieurs semaines, dans le but de puiser dans les réserves de l’organisme.

Le jeûne s’est démocratisé dans le monde entier et on trouve désormais différents types de jeûne. Les personnes qui souhaitent se mettre au jeûne, s’interrogent souvent sur le meilleur type de jeûne.

• Le jeûne complet : il peut se pratiquer sur de plus longues périodes, allant de 24h à plusieurs jours, comme proposé dans le cas des jeûnes randonnées, où l’immersion totale permet de mieux gérer ce moment de jeûne.
   
• Le jeûne complet alterné : il implique d’alterner les jours de jeûne (sans consommer d’aliments ni de boissons contenant de l’énergie) avec des jours d’alimentation normale, jusqu’à satiété.
   
• Le jeûne intermittent : il consiste à alterner la période de jeûne ou de restriction et la reprise d’un régime alimentaire normal. Il en existe, là encore, de différents types : les jeûnes 16/8, 18/6 et 20/4, l’OMAD…
   
• Le jeûne hydrique : il consiste à ne rien avaler de solide pendant 2-3 jours et à se « nourrir » uniquement de liquides et notamment d’eau et de bouillons de légumes mixés.
   
• Le jeûne alterné dit jeûne 5 : 2 : il consiste à alterner des jours d’alimentation normale et des jours de réduction drastique des apports caloriques, à moins de 500 kcal/jour pour les femmes et 600 pour les hommes, les 2 autres jours de la semaine.
   
• Le jeûne partiel : il consiste à réduire les apports caloriques, c’est-à-dire à réduire significativement l’apport alimentaire. Pendant ce jeûne partiel, qui se déroulent généralement sur 21 jours, certains aliments sont à éviter, comme les aliments ultra-transformés, la caféine ou les produits animaux.
   
• Le jeûne religieux comme le Ramadan, qui consiste à se priver de nourriture et d’eau, du levé au couché du soleil.

Quels sont les effets du jeûne sur le corps ?

Le processus métabolique provoqué par le jeûne s’enclenche assez rapidement dès que vous commencez à ne plus vous nourrir. Jeûner pousse l’organisme à puiser dans ses réserves de graisses. En effet, lors d’un jeûne, votre cerveau a toujours besoin de glucose. C’est pourquoi, il va utiliser les réserves de graisse des tissus adipeux. Les réserves en acides gras du tissu adipeux sont ainsi transformées dans le foie en corps cétoniques. Ce changement métabolique brutal peut être à l’origine d’effets secondaires comme des maux de tête, des nausées et parfois des éruptions cutanées.

Mais attention, en cas de jeûne prolongé, au-delà de 5 jours, votre corps va aller puiser dans vos muscles, afin de produire du glucose, dont il manque cruellement. Pour cela, il utilise les protéines qu’il transforme en acides aminés, puis en glucose. C’est à ce moment-là, que le jeûne est contre-productif et va conduire à une fonte musculaire qui peut être dangereuse pour la santé !

Se priver de nourriture durant 12 à 16 heures, dans le cadre d’un jeûne court, offre une pause bienfaisante à l’organisme. En effet, digérer nécessite beaucoup d’énergie à l’organisme et peut le fatiguer. Un jeûne court laisse ainsi, le temps aux organes digestifs de traiter et d’éliminer le contenu des repas précédents. C’est pourquoi, lorsque vous faites ce type de jeûne, vous vous sentez tout de suite plus léger et plus en forme, votre teint s’éclaircit et vos paramètres sanguins (glycémie, triglycérides...) s’améliorent.

De même, le jêune permet également d’éliminer d’éventuels excès d’eau dû à une surconsommation de sel, sans perturber profondément le fonctionnement de votre organisme. Il permet donc de lutter contre la cellulite (la peau d’orange) due à la rétention d’eau. En l’absence de nourriture, il utilise comme carburant le glucose présent dans votre sang, puis celui stocké dans le foie sous forme de glycogène. Ces réserves lui permettent de tenir aisément une journée complète sans manger, et sans que cela ne provoque de maux graves.

Enfin, le jeûne thérapeutique permettrait de prévenir certaines maladies chroniques et pourrait même être un traitement pour certaines pathologies comme les maladies inflammatoires chroniques ou l’hypertension artérielle, pour n’en citer que deux.

Un jeûne OK, mais un jeûne suivi !

Pour jeûner sans prendre de risques, le mieux est donc d’avoir un suivi médical. Si un jeûne de 2-3 jours ne présente pas de gros danger, il y a toujours des précautions à prendre lorsque l’on jeûne chez soi.  

En effet, il faut savoir que si vous jeûnez mal ou trop régulièrement, vous avez de fortes chances d’avoir des carences en nutriments. Ainsi, jeûner sans compenser les pertes en sels minéraux peut avoir des conséquences potentiellement dangereuses, telles une hypotension pouvant entraîner des vertiges, et donc des chutes.  De même, une carence en potassium est également possible, et cela peut entraîner un risque sur le plan cardiaque. C’est pourquoi, votre médecin traitant saura vous indiquer les bons compléments alimentaires à prendre lors d’un jeûne, afin de faire face aux risques de carences. Vous pouvez également boire des bouillons de légumes salés afin de compenser les fuites de sels minéraux (mais il ne s’agit donc plus qu’un jeûne complet).

D’ailleurs, pour le jeûne prolongé, les effets sur la santé peuvent être plus graves, et peuvent vous impacter sur le long terme. Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Nous ne pensons pas…

Jeûner : les contre-indications

Dans le cas de certaines affections, le jeûne complet est déconseillé. C’est le cas notamment des personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire (TCA : boulimie, anorexie, hyperphagie…), aux personnes dont l’IMC est inférieur à 18, aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants, aux personnes souffrant d’une insuffisance rénale ou hépatique.

Dans d’autres cas, il est contre-indiqué de pratiquer le jeûne sans être accompagné professionnellement. Ainsi, un suivi médical très strict est recommandé pour les personnes dépendantes (comme les alcooliques, par exemple), les personnes avec des antécédents d’ulcères à l’estomac, ou encore pour les personnes atteintes de certaines maladies comme le cancer, la sclérose en plaques ou les maladies cardiovasculaires.

Peut-on jeûner quand on fait Croq'Kilos ?

Hormis si cela vous a été indiqué par votre médecin traitant, les diététiciennes Croq’Kilos déconseillent vivement de vous lancer dans un jeûne complet, surtout si c’est dans l’espoir de perdre quelques kilos ! Les régimes miracles, qu’ils se basent sur le jeûne ou non, n’existent pas ! Rien ne sera plus efficace pour perdre du poids durablement et sans danger que d’adopter un rééquilibrage alimentaire basé sur une alimentation saine et complète !

Toutefois, si vous souhaitez faire une detox après une accumulation d’excès alimentaires, l’idéal est de pratiquer le jeûne intermittent, qui est un jeûne plus doux et moins restrictif. Un jeûne intermittent peut se pratiquer de différentes façons : il est possible de sauter le petit-déjeuner, de ne manger que sur une période de 4 heures sur toute la journée, de ne faire qu’un seul repas sur les 3 quotidiens ou encore de mettre en place un week-end complet de jeûne tandis que les 5 jours de la semaine sont libres pour manger normalement (c’est le régime dit 5 : 2). Mais quoi qu’il en soit, les diététiciennes sont formelles : il ne doit pas être envisagé sur le long terme comme peut l’être un rééquilibrage alimentaire. Ce type de jeûne doit rester occasionnel, et, dans l’idéal, encadré par un professionnel. C’est seulement comme cela que vous pourrez éventuellement en tirer des bienfaits et, bien sûr, perdre du poids.

Toutefois attention, pour profiter des bienfaits du jeûne intermittent, il est indispensable que vous mangiez de façon équilibrée et variée durant la période hors jeûne. Sinon, vos efforts seront totalement utiles, voire contre-productifs… Ainsi, si vous suivez le programme Croq’Kilos assidument et que, donc, vous avez une alimentation saine, pourquoi pas, en effet, faire l’expérience du jeûne intermittent une à deux fois par semaine. A condition, bien sûr, de ne pas faire cela trop régulièrement et/ou sur le long terme !

Nous terminerons cet article en vous rappelant que cette privation de nourriture ne doit jamais se faire sans avoir consulté un professionnel de la santé, en particulier si vous souffrez de certaines pathologies.