Attention à ne pas confondre l'ail des ours avec cette plante !
Par Catherine Duchamps
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La cueillette de plantes sauvages, notamment de l'ail des ours, est une activité printanière prisée des amateurs de cuisine naturelle. Cependant, il est essentiel de rester vigilant pour éviter de confondre cette plante comestible avec des espèces toxiques telles que le colchique d'automne, une erreur qui peut avoir des conséquences graves, voire mortelles.
L'importance de distinguer l'ail des ours du colchique
Entre 2020 et 2022, les Centres antipoison ont recensé 28 cas de confusion entre le colchique et l'ail des ours ou le poireau sauvage, principalement entre mars et mai, avec un pic en avril. Ces incidents ont été particulièrement fréquents dans les régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. Parmi les personnes intoxiquées, la moitié a présenté des symptômes sévères tels que des diarrhées, des vomissements persistants, et quatre ont souffert de complications graves mettant en jeu leur pronostic vital. Malheureusement, deux décès ont été enregistrés suite à ces confusions.
Caractéristiques distinctives de l'ail des ours et du colchique
Pour cueillir en toute sécurité, il est crucial de savoir différencier l'ail des ours du colchique :
Ail des ours (Allium ursinum) :
Feuilles : Ovales, pointues, portées par des tiges, mesurant entre 15 et 40 cm de hauteur.
Odeur : Dégage une forte odeur d'ail lorsqu'on froisse les feuilles.
Fleurs : Blanches, en forme d'étoile, apparaissant d'avril à début juin.
Habitat : Pousse souvent en tapis dans les sous-bois frais, humides et ombragés.
Colchique d'automne (Colchicum autumnale) :
Feuilles : Plus rigides, sans tige, charnues, à bout arrondi, semblant sortir directement du sol.
Fleurs : Mauves, apparaissant uniquement en automne, alors que les feuilles sont présentes au printemps.
Toxicité : Toutes les parties de la plante sont hautement toxiques en raison de la présence de colchicine.
Conseils pour une cueillette sécurisée
Pour éviter toute intoxication, suivez ces recommandations lors de la cueillette de l'ail des ours :
Identification précise : Assurez-vous de bien connaître la plante que vous cueillez. En cas de doute, abstenez-vous de la consommer.
Test olfactif : Froissez chaque feuille pour vérifier qu'elle dégage une odeur caractéristique d'ail.
Cueillette sélective : Ne cueillez pas les feuilles par brassées afin d'éviter de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles.
Documentation : Photographiez votre cueillette pour faciliter l'identification en cas d'intoxication.
Prudence lors de la consommation : Cessez immédiatement de manger en cas de goût amer ou désagréable.
Si vous ressentez des symptômes digestifs tels que des nausées, vomissements ou diarrhées après avoir consommé de l'ail des ours cueilli dans la nature, contactez immédiatement un centre antipoison ou consultez un médecin. En cas de détresse vitale, composez le 15.
Autres risques de confusion
Outre le colchique, l'ail des ours peut être confondu avec d'autres plantes toxiques telles que le muguet de mai, l'ornithogale en ombelle ou le sceau de Salomon. Ces plantes présentent des feuilles similaires mais ne dégagent pas d'odeur d'ail lorsqu'on les froisse, ce qui constitue un moyen de distinction important.
En conclusion, la cueillette de l'ail des ours est une activité agréable et bénéfique, mais elle nécessite une vigilance accrue pour éviter les confusions dangereuses. Une identification rigoureuse et le respect des consignes de sécurité sont essentiels pour profiter sereinement des bienfaits de cette plante sauvage.
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