Perrier en péril : la célèbre eau gazeuse menacée d'arrêt de production

La marque emblématique d'eau gazeuse Perrier, propriété du groupe Nestlé, fait face à une crise sans précédent. Des rapports confidentiels révèlent des contaminations répétées de ses sources, mettant en danger la production et la réputation de cette eau minérale naturelle.

Des contaminations alarmantes

Depuis plusieurs mois, l'usine de Vergèze, située dans le Gard, est confrontée à des problèmes de qualité de l'eau. En avril 2024, un captage a été suspendu suite à une contamination par des germes d'origine fécale, entraînant la destruction de près de trois millions de bouteilles.

Deux autres forages, sujets à des contaminations régulières, ont également cessé de produire de l'eau Perrier.

Suspension de la production des bouteilles d'un litre

Ces incidents ont conduit à la suspension de la production des bouteilles emblématiques d'un litre, une décision qui devrait perdurer jusqu'à la fin de l'été.

Cette interruption soulève des inquiétudes quant à l'avenir de la marque et à la pérennité de l'usine de Vergèze, qui emploie environ 1 000 personnes.Des traitements illicites révélés

Des enquêtes ont mis en lumière l'utilisation par Nestlé de traitements interdits, tels que des filtres UV et à charbon actif, pour masquer la contamination chronique des nappes phréatiques. Ces pratiques, contraires à la réglementation européenne, ont été tolérées pendant des années, suscitant des interrogations sur la transparence et la responsabilité des autorités sanitaires.

Menace sur le statut d'eau minérale naturelle

Un rapport de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie suggère que Nestlé devrait envisager l'arrêt de la production d'eau minérale naturelle sur le site de Vergèze, en raison de la qualité sanitaire dégradée des captages et d'un risque virologique potentiel.

La perte du statut d'eau minérale naturelle serait un coup dur pour Perrier, dont la réputation repose sur cette appellation depuis plus d'un siècle.Réactions et perspectives

Face à ces révélations, les syndicats de l'usine ont exprimé leurs préoccupations, activant leur droit d'alerte pour signaler une situation susceptible de mettre en péril l'économie de l'entreprise. De son côté, Nestlé affirme continuer à investir pour protéger ce patrimoine unique et assurer son avenir.

La préfecture du Gard doit se prononcer sur la demande de renouvellement d'exploitation de la "source Perrier", déposée par Nestlé en octobre 2023. La décision, attendue au premier semestre 2025, sera déterminante pour l'avenir de la marque.

La situation actuelle de Perrier illustre les défis auxquels sont confrontées les industries exploitant des ressources naturelles, notamment en matière de préservation de la qualité et de conformité aux normes sanitaires. L'avenir de cette eau gazeuse emblématique dépendra des mesures prises pour remédier aux problèmes actuels et restaurer la confiance des consommateurs.