SOPK : comment le diagnostiquer ?
Par Catherine Duchamps
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Sommaire
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection hormonale fréquente qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Il se caractérise par des déséquilibres hormonaux, des troubles du cycle menstruel et parfois des difficultés à concevoir. Malgré sa prévalence, le SOPK est souvent sous-diagnostiqué en raison de la variabilité des symptômes et du manque d’informations. Mais comment savoir si l’on est atteinte du SOPK ? Voici les principaux critères et examens permettant de poser un diagnostic précis.
1. Identifier les symptômes du SOPK
Le diagnostic du SOPK repose d’abord sur l’analyse des symptômes, qui peuvent varier d’une femme à l’autre.
Les signes les plus courants
- Troubles menstruels : Cycles irréguliers, aménorrhée (absence de règles) ou règles très espacées.
- Hyperandrogénie : Présence accrue d’hormones masculines, provoquant une pilosité excessive (hirsutisme), de l’acné ou une chute de cheveux (alopécie).
- Ovaires polykystiques : Présence de petits follicules visibles à l’échographie, sans ovulation régulière.
- Résistance à l’insuline : Problèmes de gestion du glucose, pouvant entraîner une prise de poids et un risque accru de diabète de type 2.
- Difficulté à concevoir : Infertilité liée à un dérèglement de l’ovulation.
💡 À noter : Certaines femmes atteintes de SOPK n’ont pas tous ces symptômes, ce qui peut compliquer le diagnostic.
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2. Les critères de Rotterdam pour le diagnostic
Le SOPK est diagnostiqué selon les critères de Rotterdam (2003), établis par des experts en endocrinologie et gynécologie.
Selon ces critères, le diagnostic est posé si au moins 2 des 3 conditions suivantes sont réunies :
- Des cycles menstruels irréguliers ou une absence d’ovulation.
- Une hyperandrogénie clinique ou biologique, avec une pilosité excessive, de l’acné, une chute de cheveux ou un taux élevé d’androgènes dans le sang.
- Des ovaires polykystiques visibles à l’échographie, avec au moins 20 follicules de petite taille sur un même ovaire ou une augmentation du volume ovarien.
💡 À savoir : Une femme peut être atteinte de SOPK sans forcément avoir des ovaires polykystiques visibles à l’échographie.
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3. Les examens médicaux pour confirmer le diagnostic
Bilan hormonal
Un dosage sanguin des hormones est réalisé pour évaluer un éventuel déséquilibre hormonal.
- LH et FSH : Un ratio LH/FSH élevé est fréquent en cas de SOPK.
- Testostérone et androgènes : Vérification d’un taux élevé d’hormones masculines.
- Progestérone : Permet d’évaluer l’ovulation.
- Insuline et glycémie : Dépistage d’une résistance à l’insuline, fréquente chez les femmes atteintes.
💡 Pourquoi ces dosages ? Le SOPK entraîne une surproduction d’androgènes, responsables des symptômes comme l’acné ou l’hirsutisme.
Échographie pelvienne
L’échographie permet d’examiner les ovaires et leur structure.
- Recherche d’un aspect polykystique, caractérisé par la présence de multiples petits follicules.
- Mesure du volume ovarien, souvent augmenté en cas de SOPK.
💡 À noter : Avoir des ovaires polykystiques à l’échographie ne signifie pas forcément que l’on a le SOPK, car certaines femmes sans syndrome présentent un aspect similaire.
Bilan métabolique
Comme le SOPK est associé à des troubles métaboliques, un bilan complémentaire peut être demandé :
- Taux de cholestérol et triglycérides pour évaluer les risques cardiovasculaires.
- Test de résistance à l’insuline, car le SOPK augmente le risque de diabète.
💡 Pourquoi c’est important ? Le SOPK peut augmenter le risque de syndrome métabolique, de diabète de type 2 et d’hypertension s’il n’est pas bien pris en charge.
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4. Diagnostic différentiel : exclure d’autres pathologies
Avant de confirmer un SOPK, le médecin doit écarter d’autres maladies pouvant provoquer des symptômes similaires.
Les affections à exclure
- Hyperplasie congénitale des surrénales : Un excès d’androgènes causé par un problème génétique.
- Troubles thyroïdiens (hypothyroïdie, hyperthyroïdie) : Provoquent des règles irrégulières et des problèmes métaboliques.
- Tumeur des ovaires ou des surrénales : Rare, mais peut entraîner une production excessive d’androgènes.
💡 Conclusion : Le diagnostic du SOPK repose sur une analyse complète des symptômes, des dosages hormonaux et des examens d’imagerie, tout en excluant d’autres causes possibles.
5. Quand consulter un médecin ?
Si vous présentez un ou plusieurs des symptômes suivants, il est recommandé de consulter un gynécologue ou un endocrinologue :
- Cycles irréguliers ou absents depuis plusieurs mois.
- Pilosité excessive ou perte de cheveux anormale.
- Difficulté à concevoir malgré des essais réguliers.
- Prise de poids inexpliquée et résistance à la perte de poids.
- Acné persistante après l’adolescence.
💡 Conseil : Noter ses symptômes et la régularité de ses cycles menstruels avant la consultation peut aider à mieux orienter le diagnostic.
Le diagnostic du SOPK repose sur une analyse des symptômes, un bilan hormonal et une échographie pelvienne, en suivant les critères de Rotterdam. Étant une maladie complexe et multifactorielle, il est important d’exclure d’autres pathologies hormonales avant de poser un diagnostic définitif. Si vous pensez être concernée, une consultation médicale rapide permet une prise en charge efficace pour limiter les complications et améliorer la qualité de vie.
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