Conçu par le médecin Mike Moreno, le 17-Day Diet est un régime alimentaire amincissant adopté par de nombreuses stars, dont Alessandra Ambrosio. Alors, sur quels principes repose-t-il ? Est-il réellement sans danger ? On fait le point.
Démocratisé sur les réseaux sociaux, le recours aux filtres visant à nous rendre plus beaux interroge de nombreux experts de la santé et de la médecine esthétique. Explosions d’interventions esthétiques, dysmorphie et santé mentale au plus bas, les filtres ne sont pas aussi inoffensifs qu'on ne voudrait le croire.
Si vous avez l’habitude de traîner sur TikTok, impossible d’avoir échappé au phénomène “Bold Glamour”, ce filtre très réaliste avec lequel des millions d’utilisateurs s'amusent depuis plusieurs semaines. En effet, si les filtres avaient déjà recours à la technologie 3D pour parvenir à modifier les traits de notre visage, que ce soit à des fins récréatives ou esthétiques, ce tout nouveau filtre utilise une intelligence artificielle de pointe pour obtenir un résultat plus que bluffant. Pommettes dessinées, peau lissée, yeux de biche et lèvres pulpeuses, en plus d’être ultra performant, le filtre “Bold Glamour” permet de voir tous ses “défauts” gommer et ses traits du visage se calquer à ceux promulgués par les standards de beauté de notre époque.
Si de nombreux utilisateurs jouent avec l'effet “Bold Glamour” en toute innocence, d’autres n’ont pas caché leur étonnement voire leur indignation face à un outil pensé pour “améliorer” notre physique. Depuis quelques années, plusieurs professionnels de santé s’inquiètent des effets néfastes des réseaux sociaux sur la santé mentale, notamment des plus jeunes. D’après les chiffres de l’étude réalisée par le cabinet de conseil Edelman en 2021 auprès de 506 jeunes filles âgées de 10 à 17 ans, 71% d’entres elles “modifient ou dissimulent une partie de leur corps avant de poster un selfie sur les réseaux sociaux” et 48% d’entre elles “seraient également plus susceptibles d’avoir une faible estime de leur corps”. Un manque de confiance face à des critères de beauté standardisés qui peut même aller jusqu'à la dysmorphie, un trouble caractérisé par un rapport à l’image altéré qui vire à l'obsession pour certains "défauts" physiques.
Filtres, standards de beauté et dysmorphie
Ce que rappelle dans les pages de Vogue la psychiatre américaine Katharine Anne Phillips. Selon elle, la dysmorphie se traduit par “une préoccupation concernant un ou plusieurs défauts perçus de l’apparence physique, qui ne sont pas apparents, ou apparaissent légers, à d’autres personnes. Cette préoccupation concernant l’apparence provoque des souffrances ou des perturbations importantes de la vie sociale, professionnelle, scolaire ou dans d’autres domaines de fonctionnement”.
Interrogé par la rédaction de 20 Minutes, le psychologue et psychanalyste Michaël Stora explique qu’”à force de se regarder à travers des filtres qui gomment toute imperfection, le moindre petit défaut physique devient une obsession. Et cela peut ainsi engendrer de la dysmorphophobie”. Le recours banalisé à ces filtres peut en effet entraîner une dissociation poreuse entre l’image retouchée, celle qui correspond aux normes de beauté, et celle de la vie réelle. Une frontière extrêmement mince dans laquelle de nombreux utilisateurs, principalement des jeunes filles, finissent par se perdre. Le magazine Vogue parle à ce propos du concept du “faux-self”, un phénomène notamment évoqué par le pédiatre Donald Winnicott dans ses travaux qui renvoie à cette personnalité "publique" que l’on crée pour s'exposer sur internet et derrière laquelle on se cache afin de répondre à ces injonctions sociales.
Les demandes de chirurgies esthétiques basées sur des photos filtrées explosent
“Aujourd’hui, les jeunes ne veulent plus ressembler aux célébrités, mais à une forme améliorée d’eux-mêmes, avec des critères uniformisés. On était déjà dans une guerre des clones, mais là, on atteint un summum. C’est l’idée qu’il existerait un canon de beauté universel auquel tout le monde devrait ressembler”, note Michaël Stora dans 20 Minutes. Une standardisation de la beauté qui pousse de plus en plus de jeunes à avoir recours à la chirurgie esthétique. D’après une enquête JAMA Facial Plastic Surgery, la pratique consistant à montrer à un chirurgien esthétique “un cliché de [soi] ‘filtré’ afin de lui montrer ce à quoi [on] souhaiterait ressembler” s’est démocratisée. Si bien qu’en 2018, 55% des praticiens ont eu affaire à ce genre de demandes selon l’enquête. Des chiffres qui font froid dans le dos…
Merci pour votre retour.
Souhaitez-vous noter cet article ?
Nous sommes navrés.
Qu'est-ce qui vous a déplu dans cet article ?
Merci pour votre retour.