Tout savoir sur l’endomètre : rôle, fonctionnement et troubles associés
Par Catherine Duchamps
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L’endomètre est un élément clé du système reproducteur féminin. Cette muqueuse tapisse l’intérieur de l’utérus et joue un rôle fondamental dans le cycle menstruel, la nidation et la grossesse. Pourtant, il est aussi à l’origine de certaines pathologies, comme l’endométriose ou l’hyperplasie endométriale. Comment fonctionne-t-il ? Quels sont les problèmes qui peuvent l’affecter ? Plongeons ensemble dans l’univers fascinant de l’endomètre.
1. Qu’est-ce que l’endomètre ?
L’endomètre est la muqueuse utérine, c’est-à-dire le tissu qui recouvre l’intérieur de l’utérus. Il est composé de plusieurs couches :
- L’épithélium de surface : la couche externe en contact avec la cavité utérine.
- Le stroma endométrial : un tissu conjonctif riche en vaisseaux sanguins et en cellules glandulaires.
- La couche basale : profonde et permanente, elle régénère l’endomètre après chaque cycle menstruel.
Son rôle principal est de préparer l’utérus à accueillir une éventuelle grossesse. Si la fécondation n’a pas lieu, il se désagrège et est évacué sous forme de règles.
Endométriose superficielle : quels sont les signes ?
2. L’endomètre au fil du cycle menstruel
L’endomètre évolue tout au long du cycle menstruel sous l’effet des hormones, en particulier des œstrogènes et de la progestérone.
1. Phase proliférative (jours 5 à 14 du cycle)
- Sous l’influence des œstrogènes produits par les ovaires, l’endomètre s’épaissit progressivement.
- Les cellules glandulaires et les vaisseaux sanguins prolifèrent pour préparer un environnement favorable à une éventuelle implantation embryonnaire.
2. Phase sécrétoire (jours 15 à 28)
- Après l’ovulation, la progestérone sécrétée par le corps jaune stimule l’endomètre, qui devient plus vascularisé et riche en nutriments.
- Cette phase est cruciale pour permettre à un embryon de s’implanter dans la paroi utérine.
3. Phase menstruelle (jours 1 à 5 du cycle)
- Si aucune fécondation ne se produit, le taux de progestérone chute.
- L’endomètre se détache et est éliminé sous forme de règles.
Ce cycle se répète chaque mois jusqu’à la ménopause.
3. Le rôle de l’endomètre dans la grossesse
L’endomètre est essentiel à la nidation (implantation de l’embryon). S’il est trop mince ou s’il présente des anomalies, une grossesse peut être compromise.
- Un endomètre trop fin (<7 mm) peut empêcher l’implantation de l’embryon et augmenter le risque de fausse couche.
- Un endomètre trop épais peut être le signe d’une hyperplasie ou d’un déséquilibre hormonal.
Lors de la grossesse, l’endomètre évolue en décidue, un tissu qui nourrira l’embryon jusqu’à la formation du placenta.
4. Les troubles liés à l’endomètre
1. Endométriose : quand l’endomètre colonise d’autres organes
L’endométriose est une maladie chronique où des cellules endométriales se développent en dehors de l’utérus, sur les ovaires, le péritoine ou les intestins.
Symptômes courants :
- Douleurs menstruelles intenses
- Douleurs pendant les rapports sexuels
- Infertilité
Bien que la cause exacte soit encore inconnue, des facteurs hormonaux et immunitaires semblent impliqués.
2. Hyperplasie endométriale : un endomètre trop épais
L’hyperplasie endométriale est une prolifération excessive des cellules de l’endomètre, souvent due à un excès d’œstrogènes.
Elle peut entraîner :
- Des règles abondantes ou irrégulières
- Un risque accru de cancer de l’endomètre dans certains cas
Le traitement dépend de la gravité et peut aller de la surveillance médicale à l’hormonothérapie.
3. Syndrome d’Asherman : cicatrices dans l’endomètre
Ce syndrome rare survient après un curetage utérin ou une infection. Il provoque des adhérences intra-utérines qui peuvent entraîner une aménorrhée (absence de règles) et des difficultés à concevoir.
4. Polypes endométriaux : excroissances bénignes
Les polypes sont des petites tumeurs bénignes qui se forment dans l’endomètre. Bien que souvent asymptomatiques, ils peuvent provoquer des saignements anormaux et gêner l’implantation d’un embryon.
5. Cancer de l’endomètre
Le cancer de l’endomètre est l’un des cancers gynécologiques les plus fréquents, touchant principalement les femmes ménopausées.
Facteurs de risque :
- Obésité
- Hyperœstrogénie
- Antécédents familiaux
Le traitement repose souvent sur une chirurgie (hystérectomie) et parfois une radiothérapie.
5. Comment prendre soin de son endomètre ?
1. Adopter une alimentation équilibrée
Une alimentation riche en nutriments favorise la santé endométriale. Privilégiez :
- Les oméga-3 (poissons gras, noix) pour réduire l’inflammation
- Les légumes verts et les antioxydants pour protéger les cellules
- Les aliments riches en fer (lentilles, épinards) pour compenser les pertes sanguines liées aux règles
2. Éviter les perturbateurs endocriniens
Certains produits chimiques (pesticides, plastiques, cosmétiques) peuvent perturber le cycle hormonal et affecter l’endomètre. Optez pour des produits naturels et biologiques lorsque c’est possible.
3. Surveiller son cycle menstruel
Des règles irrégulières, trop abondantes ou douloureuses peuvent être un signe de problème endométrial. N’hésitez pas à consulter un gynécologue en cas de doute.
4. Maintenir un poids stable
Un excès de poids favorise l’hyperœstrogénie, qui peut dérégler l’endomètre et augmenter le risque de pathologies comme l’endométriose ou le cancer.
5. Consulter régulièrement un gynécologue
Un suivi régulier permet de prévenir et détecter précocement d’éventuelles anomalies endométriales. Une échographie pelvienne peut être recommandée en cas de symptômes inhabituels.
Est-ce que l'endométriose fait grossir ?
L’endomètre est bien plus qu’une simple muqueuse utérine : il est au cœur du cycle menstruel, de la fertilité et de la grossesse. Son bon fonctionnement est essentiel pour la santé gynécologique. Cependant, il peut être sujet à diverses pathologies, parfois invalidantes, comme l’endométriose ou l’hyperplasie endométriale.
Une alimentation équilibrée, un mode de vie sain et un suivi médical régulier sont les clés pour préserver un endomètre en bonne santé. Si vous ressentez des douleurs ou des irrégularités dans votre cycle, n’hésitez pas à consulter un spécialiste pour obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté.
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